#36 : L'ère du Cosmo-Bad

    Après l'oxygénant Airbadminton et l'éclaboussant Water badminton, voici venue, tout au moins dans l'univers foisonnant des affichistes, l'ère du Cosmo Bad ou Space Badminton !
    Un espace de jeu intergalactique, dans lequel plusieurs clubs pionniers semblent vouloir s'aventurer, emboîtant résolument le pas à Thomas Pesquet.
 

OAC-Badminton - Toulouse (31) - 2022 - © Clémence Zoppis

    Rappelons, qu'en avril 2017, l'astronaute français (qui avait pratiqué le bad dans le cadre de son entraînement) a mené une singulière et amusante expérience de physique sur le « comportement d'un volant dans l'espace » [1], l'espace toutefois hermétiquement clôt de la Station Spatiale Internationale (ISS) (voir vidéo Ici), donc en apesanteur (le terme exact, préconisé depuis 1995 par l'Académie française étant celui, plus juste, d'impesanteur. Pour un voyage linguistique en impesanteur, apesanteur, microgravité, gravité zéro ou zéro-g, embarquez Ici).

[1] Victor Garcia, « Voici pourquoi Thomas Pesquet emporte un volant de badminton dans l'espace »,
L'Express.fr, 16 novembre 2016, disponible Ici.

    Dans une mission programmée en octobre 2021, notre super-héros national, sorte de Bob Bendor contemporain [2], prévoyait d'emporter également une raquette. Ceci dans le cadre d'une étude, conduite en collaboration avec le CHU de Rennes, s'intéressant aux impacts de la frappe dans l'apparition de tendinites sur les membres supérieurs (voir en encadré, son interview donné au Flume Ille Badminton, en mars 2020). Nous n'avons toutefois pas trouvé d'autres informations sur ces premiers essais de smashs décochés par un corps flottant donc en impesanteur...

[2] Bob Bendor, un héros-cosmonaute bien de chez nous, mais passé aux oubliettes... Et pourtant, au tournant des années 1960, ce solide gaillard de bandes-dessinées s'aventura bien au-delà du système solaire, fêtant chacune de ses victoire en buvant du jus de raisin ! Il n'était certes qu'un héros publicitaire, faisant la réclame d'un jus de fruits produit par Bendor, une filiale du groupe Ricard... mais un exemple de sobriété pour la jeunesse. Cf. Xavier Fournier, Super-héros. Une histoire française, Paris - San Francisco, Huginn & Muninn, 2014, p. 183.
 

Source : « Thomas Pesquet de passage au FIB », 31 mars 2020

 Une partie de double en rotation, à 400 km de la Terre !

    En décembre 2021, Yusaku Maezawa, un milliardaire japonais, a rejoint l'expédition et séjourné une dizaine de jours dans l'ISS, avec notamment pour projet de s'y divertir en jouant au badminton. Des vidéos clips des facéties de l'excentrique fortuné, tournées par son assistant (Yozo Hirano), devaient alimenter les réseaux sociaux de ce touriste spatial et faire le Buzz (l'Éclair !).

    Et effectivement un premier « match de badminton orbital », des plus amicaux, mais sans filet (donc plutôt une partie de « jeu de volant », à l'ancienne), a bien été disputé, lors cette escapade, entre américains et japonais (en l'occurrence la paire Yusaku et Yozo, entrée, sans contestation possible, dans le Top du firmament) !
    Vidéo Disponible Ici, ou encore Ici.
 

Cf. Florina Spînu, « Badminton Is Great on Earth, but a Match in Zero-G is a lot More Fun »,
4 janvier 2022, à retrouver Ici.

    Toutefois, ces badistes hors-sol (voire totalement perchés) n'étaient pas les premiers à se livrer à un jeu de raquettes à bord de cet avant-poste orbital, puisqu'en 2018, les membres de l'expédition 56 de la NASA s'étaient essayés au tennis... [3]

[3] Julien Laussin, « Yusaku Maezawa, qui rêve de jouer au badminton dans l'ISS, s'envole le 8 décembre dans l'espace ». Disponible Ici.

Des clubs (français) tournés vers l'infini et au delà !
    À notre connaissance, plusieurs clubs tricolores semblent s'être déjà lancés dans l'insondable aventure du Cosmo-bad. Certains ont même officiellement procédé au lancement d'un volant dans la stratosphère et l'un d'eux à même réussi sa mise sur orbite, du moins si l'on en croît les documents publiés :

    - En 2018, des Saint-Cyriens semblent ainsi s'être élevés dans l'espace, aux commandes d'un simple volant. Une première certes, mais qui, d'une part, n'est restée qu'à quelques encablures de la surface terrestre, faute d'un matériel adapté aux froidures interstellaires (même si ce jour-là il faisait grand bleu), et qui, par ailleurs, a été réalisée par des badistes aisément malléables, des pâtes... (à modeler). Aussi, il semble que l'on ait davantage à faire ici à l'œuvre d'un visionnaire, Bertrand Mayerberger, dont l'imaginaire bouillonnant avait déjà retenu notre attention (Voir : Arrêt sur affiche #41 : L'imagination au Volant).

RSSC - Saint-Cyr-sur-Loire (37) - 2019 - © Bertrand Mayerberger

    - En 2019, quelques farouches Bretons de Kervignac ont bien tenté une expédition plus lointaine. Mais trop plein de potion magique avait catapulté leur engin plus loin que prévu et, un excès de chouchen, l'avait fait totalement dévier de sa trajectoire, réalisant un « kill dans l'œil » 100% Méliesque, soit une mise dans l'orbite.

    Ce punchposter, une réalisation « tape à l'œil », à fait l'objet d'un « Arrêt sur affiche », à retrouver Ici.
 

LFVK - Kervignac (56) - 2019 - © Youenn Le Stang

    - Il semble pourtant que, depuis 2018, le Don Bosco Badminton, un club Nantais plutôt pédagogue et en avance sur son temps, place régulièrement sur orbite un Objet Volant Bien Identifié (par tous les porteurs de raquettes). Après avoir expédié, en avril, un équipage de Seniors encore verts en rotation autour d'une terre éco-responsable, c'est autour de l'astre Lunaire qu'en juin dernier, Don Bosco a dépêché, sans doute en repérage, une promotion de Cosmobadistes, toujours conduite par Loriane Tardif (une défricheuse de talents qui épate la Galerie, voir Ici) !

Don Bosco Badminton - Nantes (44) - 2018 - © Loriane Tardif

    - À noter qu'en janvier 2020, Stéphane Macario avait dessiné un futuriste vaisseau spatial, pouvant embarquer un couple de jeunes intrépides à la recherche de nouveaux terrains de jeu. Un fascinant projet qui, faute de financeurs suffisamment courageux, semble avoir été malheureusement abandonné...
 

SOBAB - Saint-Orens (31) - 2020 - © Stéphane Macario

LMB - Le Mans (72) - 2021- © Fabien Pichot

    - Plus récemment, en mai 2022, un lancement été effectué « bad night » du centre breton de Kermadec, par le PLRK (située à Le Relecq-Kerhuon), avec, semble-t-il, la sortie d'un apprenti Cosmobadiste, quelque peu déboussolé, ou ayant absorbé, une fois de plus, un peu trop de chouchen !
 

PLRK Badminton - Le Relecq-Kerhuon (29) - 2022 - ©

    - Pourtant, la toute première partie de Cosmo-Bad (qui plus est en multi-volants !), semble bien avoir été disputée, dès 2019, par deux Cosmobadistes du club de Saint-Maur. Un exploit depuis régulièrement réédité.
 

BSCM - Saint-Maur (36) - 2019 - ©

    Ainsi, si Thomas Pesquet a bien été le premier homme a faire voyager un volant dans une capsule spatiale, il semble qu'il ne sera pas le premier à tester une partie de Cosmo-Bad en pleine atmosphère. Notre clairvoyant champion mettait en garde contre les dégâts que pourrait causer un volant malencontreusement égaré dans l'espace. En effet, selon ce joueur d'intérieur, hors de question d'y lâcher ce frêle objet : « En dehors de la station [...], un volant de 5,5 g se déplaçant à la vitesse de l'ISS, soit 28 000 km/h, représente un véritable projectile capable de détruire un satellite. Il n'est donc pas question de le lancer dans l'espace. » (Cf. «Thomas Pesquet de passage au FIB»)

    Aussi, soit les clubs, qui envisagent de s'adonner à ce couteux et exorbitant (bien que sur orbite...) passe-temps, sont des inconscients, faisant fi des dangers qu'ils font planer dans les cieux et donc sur nos têtes de terriens arrimés au plancher des vaches, soit nous avons à faire à un chapelet de fake news..., à un complot, ourdi par des badistes voulant nous faire prendre des volants pour des comètes !
    
    Ce qui est certain, c'est que cette aventure ne sera pas sans risque et que d'âpres combats entre conquérants et gardiens de la galaxie bad sont à venir. Des Pêcheurs de lunes, descendants des légendaires Pescaluna Occitans, n'ont-ils pas tout récemment lutté à coups de raquettes-laser pour tenter de s'approprier l'astre nocturne ?
 

BCL - Lunel (34) - 5ème Pescaluna - 2022 - © Delphine Jolival

Signé BadVador !

Détail affiche Tournoi loisir
SoBad ! - 2020
Mouthiers/Boême (16)