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Prélude à la constitution d'un E-musée dédié aux affiches de badminton
 

SBC - Sassenage (38) - 2018
    Pour annoncer et promouvoir leurs tournois, les perfectionnistes "éditent" souvent une affiche. Ce matériel de communication, outre sa finalité informative, est l'occasion, pour un club (ou à une instance fédérale), de se distinguer en affirmant une singularité, une originalité et (plus rarement) une "excentricité" ou une "loufoquerie". L'objectif est de séduire, de capter l'intérêt et d'appâter le badiste - l'aguerri comme l'hésitant -, de l'allécher par des productions bien léchées, insolites, drôles ou un brin déjantées, pour qu'il s'inscrive (en nombre suffisant) à un incontournable évènement annuel, ou bien qu'il se presse dans les gradins, déguster un spectacle annoncé comme exceptionnel.
  Dans leur quasi totalité, ces compositions graphiques, combinant illustration et typographie, esthétique et fonctionnalité, n'ont nulle vocation à être imprimées pour être placardées. Très rares sont celles qui auront l'honneur du prestigieux format poster, ne serait ce qu'à quelques unités. Au mieux elles seront imprimées sous forme d'affichettes ou de flyers, à une centaine d'exemplaires, pour être distribuées à l'occasion de tournois précédents, ou déposées sur un coin de leur buvette. Comme nombre de tracts, elles finiront pliées dans une poche, glissées dans un sac (de bad), et achèveront leur courte vie à la poubelle (si possible, jaune).
    Leurs chances de passer à la postérité, d'être exposées dans une galerie ou d'être recueillies par un chromophile, sont infimes, pour ne pas dire nulles.
    Ces éphémères visuels sont, avant tout, destinés à être partagés (si possible largement) via les réseaux sociaux. Ils voyagent au grès des mails, avec l'espoir d'être affichés sur les "murs" de pages Facebook, de sites ou de blogs, gérés par des "militants" de la cause badiste.


Ensevelissement numérique, survivance et volatilité digitale

    L'existence de ces créations est, de fait, éminemment passagère, le temps d'un tournoi. Le dernier podium récompensé, ces pdf ou ces jpeg disparaissent dans les arborescences des sites, s'enfoncent progressivement dans les entrailles des blogs, sombrent et disparaissent dans les profondeurs des fils d'actualité, ensevelis sous des monceaux de nouveaux posts. Désormais voués à végéter en leur état numérique, à n'être qu'un agencement dormant de pixels, ces impalpables publications dématérialisées se retrouvent, au fil du temps, enfouies sous des pelletées d'octets, dissimulées sous des tombereaux d'autres bits.
Don Bosco Bad - Nantes (44) - 2019
    Or, cette accumulation infinie n'altère en rien leur originelle beauté ! En formant une couche toujours plus dense, ce magma numérique, certes les occulte, mais constitue une gangue protectrice qui les abrite des "intempéries". Leur fraîcheur initiale s'en trouve préservée. Aucune flétrissure, aucune altération des couleurs, ne sont à craindre, ni aucune détérioration (déchirure, pliure ou salissure). C'est même leur chance ! Accéder, au travers d'une immortalité digitale, à l'éternelle jeunesse. Soustraites aux outrages du temps, protégées des traumas de la vie, elles subsistent immaculées...
    Abandonnées intactes aux oubliettes de l'histoire d'un club, ces affiches n'en ont pas moins une espérance de survie précaire et aléatoire. Les données numériques sont bien plus volatiles que le les documents papiers qui, même lorsqu'ils subissent de lourdes dégradations, peuvent encore recéler quelques bribes d'information (1). Un fichier électronique peut, lui, s'effacer instantanément, si, par exemple, son hébergeur cesse d'exister et disparaît de la Toile ! Ou qu'un malware, un virus malfaisant et dévastateur (aussi vorace que Pac-Man !), l'infecte et le supprime radicalement.
    Toutefois, si ces productions ne sont pas irrémédiablement anéanties par une "bombe" informatique, elles sortiront tout aussi pimpantes de leur réclusion involontaire. Elles émergeront et  renaîtront de cette vitrification digitale aussi inaltérée qu'après une cryogénéisation (réussie). Leur vitalité sera certes fortement émoussée par l'emmurement prolongé, leur force de persuasion en sera réduite à néant (puisqu'elles annonçaient un futur désormais passé, voire révolu), mais leur pouvoir de séduction, leur charme, leur élégance ou encore leur charge humoristique, pourront être réactivés, voire intensifiés.
    Redécouverts, certains de ces documents "historiques", de ces fossiles impeccablement conservés, s'enrichiront d'une nouvelle saveur, susciteront des émotions esthétiques insolites, des émois patinés de nostalgie, voire des émerveillements ! Et, si certains feront sourire par leur mièvrerie, d'autres charmeront par leur pittoresque, leur côté désuet, kitch ou rococo, ou (qui sait ?) interpelleront par leur audace !
 

Exhumation et constitution d'un musée virtuel des "Plus belles affiches de bad"

BCC - Cannes (06) - 2016
    En attendant le Big Bug (2), cet apocalypse numérique, prophétisé par quelques collapsologues, qui effacera définitivement toutes les données numériques et plongera le monde dans un chaos inouï, il est toujours possible de déterrer ces "souvenirs", de les ressusciter et de les regrouper (les confiner ?) dans un commun refuge, afin de tenter de les sauvegarder de l'oubli.
    Aussi, afin de conjurer cette occultation esthétique, nous vous proposons d'accomplir un travail, parfois quasi archéologique, d'inhumation, de collecte et de stockage des ces "trésors graphiques", visant à la constitution progressive d'une banque d'images nourrissant la mémoire du badminton.

    Témoignage mémoriel, fonction patrimoniale, mais aussi éducation à l'esthétique, coup de chapeau à la créativité d'artistes méconnus, valorisation de créations pouvant servir de source d'inspiration à des épigones, et, peut-être, contribution à l'étude future des mentalités (sportives) contemporaines ! Lorsque, dans quelques siècles, un historien du visuel, un sociologue curieux (également fervent joueur de bad ?), se penchera sur cette "propagande" graphique et fera causer cette imagerie des temps anciens !
 
    Construire une collection implique, tout d'abord, d'engager une recherche, avec le secret espoir de dénicher une "pépite", tout en datant, localisant et identifiant ses découvertes (club, concepteur, éventuellement graphiste). Mais collectionner (3) n'est pas qu'accumulation exhaustive et boulimique, au risque de n'aboutir qu'à un fastidieux et insipide entassement, à n'être que rébarbatif et rebutant fourre-tout, qu'indescriptible bazar, pagailleux bric-à-brac ou capharnaüm ! Un collectionneur doit donner une direction, un sens, à sa quête, et tendre à la structurer. À terme, l'intérêt, la passion, sinon la tocade ou la lubie, qui l'anime doit trouver une cohérence, gagner en pertinence.
    Ici, nos choix ont été, avant tout, guidés par la qualité, la beauté graphique de l'objet, son impact esthétique, mais aussi par son originalité, l'humour, la drôlerie (voire la dinguerie), en émanant.
PTL - Les Petits Tamis Loriolais (26) - 2019
    C'est donc en fonction de goûts personnels, d'attirances, de coups de cœur, soit d'une subjectivité, conditionnée par le hasard de recherches effectuées sur le Web (de sessions erratiques de surfing), que s'est ébauchée, puis dessinée, une bibliothèque en ligne, une E-bibliothèque (forte actuellement d'une centaine d'affiches !) (voir ci-dessous cette première "Galerie") (4).
    C'est à l'enrichissement de ce "patrimoine numérique" (5) que nous vous invitons à participer, en nous adressant vos "plus belles affiches de bad", les "anciennes" comme les plus récentes, ainsi que vos éventuelles "Webtrouvailles".
    Devenez chasseurs d'affiches (Wanted !), pour aider à compléter les rayons, permettre de renouveler la "vitrine", et enrichir le fond visuel du "musée" des "plus belles affiches de bad".
     Tous vos envois seront les bienvenus.
    Vos contributions ne seront certes pas toutes retenues... mais certaines deviendront, peut-être, des références, des collectors, voire des "légendes", qui régaleront les yeux des générations futures et humidifieront ceux des "anciens".

    Adresse de contact : badaffiche@gmail.com ou frederic.baillette@wanadoo.fr
 
(1) Concernant la volatilité des archives numériques : Séverine Denys, « Attention à la pérennité des archives numériques ».
(2) Voir, du bédéiste futuriste, Enki Bilal : Bug, Tome 1 et Tome 2, publiés respectivement en 2017 et 2019 aux Editions Casterman.
(3) Collectionner vient de co-ligere : choisir en commun, pour constituer un ensemble cohérent.
(4) Pour visiter les Galeries en ligne, c'st ICI.
(5) Concernant la conservation de ce patrimoine, voir la Charte éditée par l'UNESCO.
 
Visitez la Galerie des "Plus belles affiche de bad"
(entrée gratuite - 7jours/7 - 24h/24 !)
En cliquant ICI
 
Et n'oubliez pas le guide en vous abonnant à la page Facebook :
"Quand le bad s'affiche !"
où une affiche originale est régulièrement mise en "vitrine".
Pour découvrir ces "Arrêts sur Affiche", cliquer ICI
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