#97 - Eco-badisme chez les Belou-Belou

    Il y a les guillerets Baloo-Baloo qui crèchent dans l'Hérault du côté du Pic Saint-Loup et, désormais, les tout aussi bienheureux Belou-Belou. Une tribu agreste du Poitou, éprise d'écologie, de bien-être campagnard et d’authentiques productions, fleurant bon la biquette. Convertie au Bio depuis belle lurette, une activité qui «reprend du poil de la bête» (comme le titrait récemment le journal La Nouvelle République - 17 novembre) !
    Le département des Deux-Sèvres (1er producteur français de lait de chèvre - il en conterait quelque 150 mille) abrite cette communauté pastorale. Des paysans longtemps brocardés par leurs voisins Vendéens (ces Ventrachoux [1]), sous le sobriquet de Belous, sans doute en référence à leur ruralité chevrière.
    Ainsi, l'animal bêlant, dont Mr Seguin fit tout un foin, devint une épithète moqueuse, un péjoratif chevrotant, que les Deux-Sèvriens (également appelé par les ricaneurs les Deux-Chévriens...) ont repris à leur compte en retournant le médisant stigmate. Par autodérision, ils se l’ont réapproprié, pour construire et revendiquer une identité. Comme nombre de termes dévalorisants, voire insultants, devenus autant d'outils d' empowerment par des minorités combatives brandissant aujourd'hui ces flétrissures comme «un étendard de fierté politique» [2] .
    Nous sommes des Belou Badistes, de fiers culs-terreux, éleveurs de caprinés, sachant aussi bien manier la serpette que la raquette. Sur nos terrains de Bélousie, enchâssés dans un écrin de verdure, venez donc, chers Ventrachoux et autres gens de la Ville, venez donc à Bressuire, affronter nos mâles ruminants, ces robustes boucs !
    Amusez-vous à titiller leur illustre barbichette !
    Et… Rira bien qui rira le dernier !