#47 : Super Mario Bad - 2022
Pour promouvoir l’édition 2012 du « Tournoi des Moustachu.e.s », Thomas Pontois a eu la lumineuse idée de nous immerger dans le Monde aux couleurs acidulées d’un des plus célèbres et populaires porteurs de bacchantes : Super Mario ! L’intrépide plombier italien toujours en bleu de travail, incontesté number one de la console de jeux Nintendo depuis 1985. Un porteur de « moustachasses », emblème d’une virilité ouvrière chevillée au corps. Un épais « garde-manger » qui n’est pas sans rappeler la lame de bulldozer qui orne la bobine de l’actuel patron de la Confédération Générale des Travailleurs (CGT), Philippe Martinez [1] !
Poursuivre la lecture avec le fond sonore adéquat !
Pour mémoire, lors de sa première apparition en 1981 dans Donkey Kong (le gorille géant, kidnappeur de Pauline), Mario était un charpentier et s’appelait alors Jumpman [2].
Car effectivement Mario jumpe, toutefois un peu moins haut que Luigi, son grand-frère qui apparaît à gauche de l’affiche, en chevalier armé d’une lance-raquette monté sur le dos d’un Yoshi (une insouciante créature, sorte de petit dinosaure croisé avec une tortue, qui possède notamment le pouvoir de saisir ses ennemis avec sa langue de caméléon et de les gober tout rond, avant de les transformer en œuf et de les utiliser comme projectiles !) [3].
Comme le souligne Edgar, dans la biographie qu’il consacre à Luigi, le personnage, plus « grand et plus frêle » que Mario, « peureux, voire trouillard et même légèrement stupide », se distingue par « son aptitude à sauter plus haut » [4] !
Super Mario Bad
Après combien de volants notre Super Mario Bad et frérot Luigi, son Mate [5], vont-ils devoir bondir pour, en passant de plateformes en plateformes, monter leur niveau et sauver Princesse Peach, la reine du Royaume des Champignons qui, pour l’occase, porte une raffinée moustache « à l’italienne », une « charmeuse » dans l’argot du XIXème siècle !
Dans cette Party, combien les héros devront-ils décrocher de « Toad » [6], ces champignons humanoïdes qui protègent leur maîtresse à la blonde chevelure et dont la particularité est de conférer un power up (une augmentation de puissance, in french), à celui qui les atteint ?
Le must étant, bien sûr, de toper une Étoile jaune qui vous confèrera un pouvoir d’invincibilité. Mais attention, la star, ici affublée d’une postiche-moustache, ne clignotera que quelques brefs instants. Alors, soyez hyper vigilants, les mirettes aux aguets, afin de saisir cette super opportunité dès qu'elle se présente !
Vous en aurez sacrément besoin, car pour espérer accéder au donjon du castle et libérer votre future partenaire (de mixte ?), vous devrez explorer et franchir successivement trois niveaux de difficultés. Vous progresserez ainsi dans le Ladder [7] , depuis le level 1, celui des Casual gamers (ou casu) et des Newbie (ou Noob), ici bizarrement regroupés sous l’acronyme P-NC [8], jusqu’à l’univers impitoyable des Hardcore gamers, les R6-D7. Un gotha d'aguerris, le gratin du gratin, réservé aux PGM – les Pro GaMer ! Attention ça pique !
Pour atteindre ce Graal, vous devrez toutefois vous défaire d'au moins deux redoutables adversaires et accomplir un Monster Bashing.
Player versus Monster (PvM)
Tout d’abord, vous devrez vous débarrasser des Koopas (ou Koopas Troopa), ces tortues bipèdes aux carapaces colorées (ici de vert), vos pires ennemis, qu’il vous faudra mettre sur le dos pour définitivement les éliminer !
Un de ces PvM, un deathmatch, a ainsi été représenté entre un Mario déterminé, focus sur un Koopa qu'il a locked. Cible verrouillée s’apprêtant à se manger une méchante et fatale attaque frontale, un HeadShot (HS) qui va immanquablement le killer. Donc un OS – un One Shot foudroyant, un Over Powerred (OP surpuissant) ! Que ceux qui n'ont que trois poils au menton en prennent de de la graine !
Puis surtout, comme Mario vous devrez affronter la brute Bowser ! Le « cruel, brutal et assoiffé de pouvoir » roi des Koopa. Un dragon maléfique aux pouvoirs surhumains (paraît qu'il souffle du feu), votre ennemi depuis les années MiniBad. Un roublard toujours à l’affût pour essayer de vous ravir la princesse du Royaume Champignon [9]. Des sortes d'amanites tue-mouches mais en miniature, champis certes toxiques mais qui a très faible dose peuvent se révéler particulièrement stimulants (mais aussi quelque peu hallucinogènes, vous faisant prendre des défaites pour des victoires) !
Dernière mise en garde avant d’engager une partie : la forme des volants n’est pas sans rappeler l’anatomie des Bloups, ces méduses (ou calamars blancs) au contact urticant, capables de flotter dans les airs, qui pourchassent obstinément Mario.
Vous emparer de l’item Bloups vous permettra d'aveugler momentanément votre adversaire en projetant de l'encre dans son champ de vision ! Pan dans l'œil, le mec n'y voit plus clair, il perd en lucidité, s'égare, profitez-en !
Pas d’autre solution alors pour lui que de bouger frénétiquement et pathétiquement sa raquette pour tenter de balayer ce « brouillard de guerre », un smog derrière lequel vous dissimulerez vos chafouines contre-attaques.
Au final, un jeu passionnant, bigrement ludique qui devrait sous peu largement détrôner le « Mario Tennis Open » (Nintendo 3DS – 2012).
Un « Mario et Luigi Dream Team Bad » dont la Direction Artistique (la DA) est signée Thomas Pontois, game designer de génie, à qui il ne manque plus qu'à dégoter un développeur/programmateur à la hauteur !
En attendant, délaissez vos manettes, saisissez vos raquettes, et bondissez dans la Real Life relever le défi proposé par une arène emplie de moustachus qui espèrent se les friser ! (une MOBA : Mustacheplayer Onreal Battle Arena) [10]
Good Game et GL HF [11]
À noter que Super Mario Bad a eu un prédécesseur, trop souvent oublié, le boulimique et un peu irritant grignoteur de points : BadMan ! Voir aussi, juste en-dessous, l'affiche réalisée en 2019 par Johana Redel, pour le tournoi 4ème Tournoi des Pêcheurs de Lune du BCL-34 (Lunel) !
Et aussi celle du Trophée Départemental Jeunes organisé en mars 2022 par le club de Saint-Nolff, où Mario et Princesse Pearl disputent un Mixte.
[1] Cf. Serge Bramly, « Philippe Martinez, Marche ou grève », Franc-Tireur. La raison est un combat, n° 51, 2 novembre 2022, p. 8.
[2] https://supermario-game.com/fr/history . Voir aussi « Pourquoi Mario s’appelle-t-il… Mario ? »
[3] Voir de Isatis, « Pourquoi Yoshi est-il bien un dinosaure, et non un dragon ? », Level-1.fr.
[4] Luigi « fut intégré au jeu pour permettre à un deuxième joueur de parcourir l’aventure ». Au début, exacte réplique de Mario, son double, il s’en distinguera au fil des années, jusqu’à devenir un personnage à part entière doté d’une vraie personnalité, qui l’humanise. Cf. « L'histoire de Luigi »
[5] Désigne un partenaire de jeu, en langage Geek.
[6] « Toad » vient de l’anglais « Toadstool » désignant notamment les champignons couronnés d’un « chapeau ».
[7] Classement officiel régional, national ou mondial d’un jeu compétitif. Gagner des parties fait progresser dans le Ladder.
[8] En effet, dans le volapük des Gamer , NPC, « Non Playable Character » (Joueur Non contrôlable) ou PNJ (Personnage Non Joueur) en français, désigne généralement un personnage allié contrôlé par l’ordinateur.
[9] Pour vraiment tout tout savoir sur Bowser, c'est Ici !
[10] Une MOBA, pour Mutiplayer Online Battle Arena, désigne une arène de bataille en ligne multijoueurs.
[11] « Good Luck Have Fun » expression de début de partie souhaitant Bonne chance et amusement aux adversaires.