#82 - Citius, Altius, Badistus
Cinq raquettes entrelacées aux couleurs des anneaux olympiques, un visuel hautement emblématique qui respecte scrupuleusement l’écriture polychrome prescrite par le CIO : «Les anneaux sont entrelacés de gauche à droite ; l’anneau bleu, le noir et le rouge se trouvent en haut, le jaune et le vert en bas» (règle 8 de la Charte Olympique), le tout sur fond blanc – l’ensemble symbolisant l’universalité de l’Olympisme.
Comme le Baron Pierre de Coubertin l’écrit dans la Revue Olympique d’août 1913 : «Ces cinq anneaux représentent les cinq parties du monde désormais acquises à l’Olympisme et prêtes à en accepter les fécondes rivalités. De plus les six couleurs ainsi combinées reproduisent celles de toutes les nations sans exception.»
Ces couleurs se veulent œcuméniques. Elles ne représentent nullement les cinq continents, comme certains le pensèrent et le pense encore à tord (le jaune pour l’Asie, le Noir pour l’Afrique, le rouge pour les peux rouges d’Amérique, etc.), mais empruntent aux couleurs les plus répandues sur les drapeaux nationaux. Comme De Coubertin le précisa dans la Revue Olympique d’août 1914 : «Le bleu et le jaune de Suède,le bleu et blanc de Grêce[sic], les tricolores français, anglais, américain, belge, italien, hongrois, le jaune et le rouge d’Espagne voisinent avec les innovations brésiliennes ou australiennes, avec le vieux Japon et la jeune Chine.» [1]
Tous les pays du monde pouvaient, et peuvent, ainsi se reconnaître dans ce logo, dessiné et colorié de la main même de De Coubertin dans l’en-tête d’une lettre qu'il rédigea en 1913.
Ainsi, le tremplin de l’affiche du 23ème Tournoi de Longjumeau propulse-t-il la mascotte du club, tigre-skieur bien emmitouflé, perforant des tamis olympiques, dans un espace hors limites, toujours «plus vite, plus haut et plus fort» [2].
Une envolée réalisée sous un soleil scintillant, par une journée de « Grand bleu » (comme disent les savoyards), où le thermomètre devrait atteindre des niveaux rougeoyants. Du R4 et jusqu’à du N3 sont attendus ! Et, en guise de bienvenue, un «vin chaud sans alcool» réconfortera tous ceux et celles qui fondront «tout schuss les terrains», accueillis dans la hall d'arrivée par un décor de bonnets et d’écharpes entremêlés !
Affiche tonifiante, tutoyant les cimes de l’originalité, réalisée par Nicolas Terlon pour l’ALB-91.
[1] « L’emblème et le drapeau de 1914, in Revue Olympique. Sports, Éducation physique, Hygiène , vol. 92, août 1913, p. 119. Source Olympic World Library.
[2] La devise Olympique « Citius, Altius, Fortius » a été prononcée en 1882 par le prêtre dominicain Henri Martin Didon, à l’occasion du discours de clôture d’un championnat sportif scolaire auquel était présent Pierre de Coubertin, qui la repris lors du lancement du Mouvement Olympique en 1894.