#101 - Bad Anime
Pour l'édition 2024 du désormais traditionnel Tournoi des Moustachu.e.s (l'un des très rares pas cher du tout : 4 € le tableau et 5 les deux), Thomas Pontois a convoqué toute une tripotée de porteurs de bacchantes, frisures et autres vibrisses : matous, minettes, ratons-laveurs, et autres créatures imaginaires, peuplant l'univers aussi mirobolant, que cosmogonique et poétique de trois maîtres du film d'animation japonais (japanime) :
- principalement (avec 6 références), Hayao Miyazaki, considéré comme le démiurge et le patriarche de l'anime, un conteur à l'intarissable imaginaire ;
- plus anecdotiquement Hiroyuki Morita et Isao Takahata (une mention chacun).
Une kyrielle de (plus ou moins) pileux dont nous avons tenté de faire l'inventaire (voir sous l'affiche).
Trônant au centre de ce poster de バドミントン (badminton en japonais, comme indiqué dans le cartouche de gauche) : l'imposant et placide Totoro, sorte de croisement entre un chat et un panda (Mon voisin Totoro, Hayao Miyazaki, 1988), avec posé au sommet de son crâne : Petit Totoro ou Chibi Totoro, tenant une rustique canne à pêche avec, suspendu à son extrémité, un volant que titille Jiji the Cat (Kiki la petite sorcière, Hayao Miyazaki, 1989). Un minou noir aux yeux ronds comme des billes, perché sur les 3 têtes de Kashira (Le Voyage de Chihiro, Hayao Miyazaki, 2001).
Totoro est confortablement installé contre l'échine de Cat Bus, le fantasmagorique chat-bus de Mon voisin Totoro, sur la queue duquel somnole (en bas à droite) Heen, le chien paresseux et hirsute du Château ambulant (Hayao Miyazaki, 2005).
Tout autour de Totoro, les passionnés reconnaitront (en partant de la gauche de l'image) :
- le chat Baron Humbert von Gikkingen (l'un des personnages principaux du Royaume des Chats, de Hiroyuki Morita, 2002) ;
- à sa gauche : Kincho Daimyojin VI (repérable à ses énormes bacchantes), (Pompoko, Isao Takahata, 1994) ;
- juste au-dessus, agitant deux combatives raquettes : Bunta, un Tanuki robuste et sérieux, à moins que ce ne soit le colérique et extrémiste Gonta de Takagamori (Pompoko) (ici représenté sans son bandeau rouge de combattant). Chef des Tanukis, il voue une haine viscérale aux humains qu'il compte bien exterminer...
- puis Renaldo Moon, alias Muta, un gros matou blanc et grognon, criminel notoire et glouton (Le Royaume des Chats) ;
- l'énigmatique et protecteur Dragon Haku du Voyage de Chihiro (Shayao Miyazaki, 2001) ;
- Blanche, la délicieuse chatte amoureuse du Royaume des chats ;
- Kamaji, un vieillard pourvu de six bras, personnage du Voyage de Chihiro ;
- Chichiyaku, littéralement«celui qui joue le rôle du père», manager des grenouilles employées aux bains publics dans Le Voyage de Chihiro ;
- Neko Fukusuke, un lucky cat porteur d'une cape de samouraï que l'on retrouve dans Pompoko (mais cela demanderai à être précisé, et nous donnons, à ce sujet, notre langue au chat !) ;
- et pour terminer cet éventail, accoudé à la buvette, Marco Pagot dit Porco Rosso, aviateur émérite de la première Guerre Mondiale transformé en cochon et héros du chef-d'œuvre éponyme de Hayao Miyazaki (1992). Un rebelle au cœur d'artichaut, qui sillonne le ciel aux commandes d'un hydravion rouge vif (que l'on retrouve sous le titre du tournoi, pétaradant les différents tableaux proposés). Un pilote de légende qui préfère être un cochon qu'un fasciste : «I'd rather be a pig than a fascist» !
Retrouver toutes les épastrouillantes (aussi surprenantes qu'admirables) affiches de Thomas Pontois dans la Galerie de l'Union Sportive Ivry/Seine (USIBad-94)