#110 – Le Plumfoot, c'est le pied !
Une mise en affiche qui souligne que le plumfoot, discipline depuis peu associée à la FFBaD, se joue avant tout avec les ripatons, en guise de raquettes !
Des panards qui, en compétition, sont équipés de pompes ad hoc. Des péniches [1] ultra légères et confortables, alliant précision et mobilité. De «véritables chaussons» (style Bagua), reprenant la forme des tatanes utilisées dans certains arts martiaux (dont le plumfoot adopte certaines spectaculaires envolées). Des «chaussures canard» présentant une sorte «de raquette au bout de la semelle pour smasher», soit un bec de canard (large et plat) [2] Les spécialistes les plus exigeants les importent du Vietnam, de Chine et plus largement des pays asiatiques où ce sport revêt une envergure nationale [3].
/image%2F6880107%2F20250221%2Fob_e6152f_2025-03-15-16-freelinghien-plumfootque.jpg)
Le plumfoot, comme son appellation française (officialisée en 2008 par l’association France Plumfoot), l’indique, se joue de manière privilégiée avec les pieds en tapant dans une «plume» (nom donné, en France, au volant rose/rouge flashy, lesté d’une rondelle de caoutchouc, en guise de bouchon, dans laquelle sont insérées quatre plumes effilées, pour plus de speed).
Une plume, d’une quinzaine de grammes et d'autant de centimètres, qui peut être également touchée avec toutes les parties du corps (pour peu qu’elle ne soit pas «portée»), à l’exception des bras et des mains, strictement proscrits.
Dans sa version filet (il existe une version freestyle), le plumfoot se joue sur un terrain calqué sur celui du badminton, intégrant ses couloirs latéraux tout en supprimant le couloir du fond, que ce soit en simple, en double ou en triple, avec une hauteur de filet 1,50 m pour les dames et de 1,60 m pour les hommes (il suffit d'ajouter aux poteaux de badminton des réhausseurs).
À ses deux extrémités, le filet est équipé d’«antennes» entre lesquelles le «volant» doit obligatoirement passer, tout comme les ballons en volley-ball (des allongements que l'on trouvait en badminton à ses débuts, où les terrains pouvaient avoir une forme cintrée ou en sablier [4]).
/image%2F6880107%2F20250226%2Fob_4cafa3_plumfoot-chaussures.jpg)
Quel que soit le tableau, les compétiteurs peuvent effectuer deux touches consécutives : un contrôle suivi d’une frappe (en simple), ou suivi d’une passe à un partenaire (plus généralement utilisé en double et triple). Dans ces deux dernières spécialités, 4 touches maximum sont autorisées par équipes. Les joueurs peuvent ainsi construire une attaque en 3 «passes». Toutefois, la plupart du temps, un contrôle (soit 2 touches) étant effectué par un premier joueur (pour réceptionner un service ou défendre une attaque adverse), la construction d'attaque s'effectue en une ou deux «passes». Selon une configuration similaire à celle d’une construction d’attaque en volley-ball.
Les jumps d’attaque empruntent, eux, à la gestuelle bondissante et virevoltante de certains arts martiaux (notamment du kung-fu). Des «smashs» décochés le plus souvent (surtout en simple) avec la semelle (front-smash), ou, plus renversant avec le dessus du pied (dragon-smash), au terme d'une acrobatique rotation, un ciseau aérien, de profil ou trois-quart de dos au filet.
Des attaques que les adversaires tentent de bloquer en contrant avec leur buste (bras et mains collées au corps pour éviter toute faute de main… et les yeux souvent fermés ou mi-clos pour éviter de se faire éborgner par la plume !).
Kicking up a shuttlecock storm (2017)
Ainsi, le Plumfoot peut être considéré, à la fois, comme du foot-badminton (du bad joué avec les pieds, mais où des contrôles et des passes sont autorisées), donc comme une discipline «cousine du badminton», mais aussi comme un sport (qui s'avère collectif en triple, où les équipes comportent trois remplaçants ) s’apparentant directement au volley-ball, par ses schémas d'attaques (défense - passe - attaque) et de défenses au filet (où les joueurs «contrent» la plume seuls ou en formant un «bloc» à deux voire parfois à trois).
Le Plumfoot est à rapprocher de trois sports de «balles», tout aussi surprenants et pirouettants : le Footvolley, le Footbag et le Sepak takraw (ou kick volley-ball), les deux derniers se jouant sur un terrain et un filet de badminton.
Autant de disciplines explorées, avec le Plumfoot et nombre d’autres jeux utilisant des «volants» et un filet, sur le site «La Vie du Volant» (à découvrir d'un clic).
[1] ↑ En argot, les péniches sont des chaussures (voire des pieds), souvent trop grandes, larges, parfois (à fond) plats (rappelant la forme allongée et aplatie d’une péniche) !
[2] ↑ Hugo Guérin, «Le plumfoot ou la beauté du geste», juin 2022, site de La Plume Angevine.
[3] ↑ Cf. «Quelles chaussures pour jouer au Plumfoot ?», site DaCau.fr.
[4] ↑ Voir dans «Terrains en sablier, cintrés, rectangulaires…» le passage consacré aux «poteaux rallongés», utilisés dans les années 1890.