Galerie Longjumeau - Nicolas Terlon, un artiste qui ne fait pas tapisserie

   Depuis quelques années, Nicolas Terlon réalise d'originales, humoristiques et dynamiques affiches pour le club de Longjumeau (dans l'Essonne) (l'ALB-91). Des productions souvent aux couleurs acidulées, flashy, qui donnent envie de faire le grand saut ou de se jeter dans le grand bain du bad avec enthousiasme et bonne humeur.

   Plusieurs de ses tonifiantes créations ont fait l'objet d'arrêts sur affiches :
    - #85 : Les Griffes de la Jungle : l'affiche qui déchire !
    - #82 : Citius, Altius, Fortius ;
    - #72 : Double Coin-coin ;
    - #49 : À fond les Volants ! ;
    - #38 : Un tournoi décontracté du Volant.

    L'illustrateur et graphiste designer dispose d'un site où il expose ses créations.
    Pour découvrir son Portefolio, c'est ICI.

Le Baigneur des anneaux ! Affiche gonflée...

   Des bouées olympiques, symbole d'une majestueuse coolitude, offrent un canap' de pacha à un Tigrou en costume de plagiste décontracté du bermuda. Toutes griffes en éventail, le balèze à l'aise étale ses biscoteaux mafflus !
    Loin de la frénétique course aux breloques, un appel au farniente, une ode au suprême relâchement et un appel à une (3ème) Double détente.

    Loser magnifique ou multi-médaillé flegmatique ?
    Musclor en mode total décompression, athlète sublime, ou héros des temps morts, baigneur des anneaux, s'abandonnant au bercement d'une eau scintillante. Entouré de ses jouets embouchonnés, ses rafraichissements et son casse-dalle préférés, et (à bien regarder dans les bouées) des originales affiches qui font son succès et construisent sa notoriété de graphiste atypique, l'indolent juillettiste profite d'un repos amplement mérité.
    Comme en lévitation sur ce matelas ondoyant, baignant dans le bonheur, la vedette adresse un clin d'œil de connivence au drone-paparazzi, venu saisir ce champion de l'affalement toute catégorie dans sa zone d'hyper-confort.

    Une affiche qui mériterait de figurer au faîte du podium du flegmatisme décomplexé, si toutefois l'Artiste acceptait de s'extraire de son barbottage pour recevoir sa médaille de bronzette.

    Gare toutefois à la crevaison !
    Faut qu'ça baigne ! (comme le chantait - approximativement - Boris Vian)

2024 : Citius, Altius, Fortius

   Cinq raquettes entrelacées aux couleurs des anneaux olympiques. Un visuel hautement emblématique qui respecte scrupuleusement l’écriture polychrome prescrite par le CIO : «Les anneaux sont entrelacés de gauche à droite ; l’anneau bleu, le noir et le rouge se trouvent en haut, le jaune et le vert en bas» (règle 8 de la Charte Olympique), le tout sur fond blanc – l’ensemble symbolisant l’universalité de l’Olympisme.
    Comme le Baron Pierre de Coubertin l’écrit dans la Revue Olympique d’août 1913 : «Ces cinq anneaux représentent les cinq parties du monde désormais acquises à l’Olympisme et prêtes à en accepter les fécondes rivalités. De plus les six couleurs ainsi combinées reproduisent celles de toutes les nations sans exception.»
    Les couleurs se veulent œcuméniques. Elles ne représentent nullement les cinq continents, comme certains le pensèrent et le pense encore à tord (le jaune pour l’Asie, le Noir pour l’Afrique, le rouge pour les peux rouges d’Amérique, etc.), mais empruntent aux couleurs les plus répandues sur les drapeaux nationaux. Comme De Coubertin le précisa dans la Revue Olympique d’août 1913 : «Le bleu et le jaune de Suède, le bleu et blanc de Grêce [sic], les tricolores français, anglais, américain, belge, italien, hongrois, le jaune et le rouge d’Espagne voisinent avec les innovations brésiliennes ou australiennes, avec le vieux Japon et la jeune Chine.» [1]
    Tous les pays du monde pouvaient, et peuvent, ainsi se reconnaître dans ce logo, dessiné et colorié de la main même de De Coubertin dans l’en-tête d’une lettre qu'il rédigea en 1913.

    Ainsi, le tremplin de l’affiche du 23^ème Tournoi de Longjumeau propulse-t-il la mascotte du club, tigre-skieur bien emmitouflé, perforant des tamis olympiques, dans un espace hors limites, toujours «plus vite, plus haut et plus fort» [2].
    Une envolée réalisée sous un soleil scintillant, par une journée de «Grand bleu» (comme disent les savoyards) où le thermomètre devrait atteindre des niveaux rougeoyants. Du R4 et jusqu’à du N3 sont attendus ! Et, en guise de bienvenue, un «vin chaud sans alcool» réconfortera tous ceux et celles qui fondront «tout schuss sur les terrains» !

    Affiche revigorante, tutoyant les cimes de l’originalité !

2023 : Double Coin-coin

    Une affiche en mode déjanté, un brin hallucinée. Affiche qui swingue, mettant en action un windsurfer à la superbe voile dentelée. Un balèze qui envoie du lourd, in the big waves, soit un one foot jibe with a racket in hand. Une figure funambulesque totally crasy, réalisée ici par Fulldingo, un badsurfer completely fracassé, capable de débouler, raquette au clair, dans une mer en vrac.
    Solide dompteur de vagues, doublé d’un joyeux drille. Un Gai-luron équipé d’une bouée coin-coin à la délicate langounette. Un accessoire du plus bel effet. Top style !
    Une funny production, invitation au grand plouf rafraîchissant, même si quelques reliefs de fiesta barbouillent encore la Grande bleue, des vestiges de bamboche que les Tigres de l’ALB-91 ne manqueront pas de cleaner.

2023 : À fond les volants !

    Par Grand bleu, une pelletée de volants déboule du Badmenhorn (un sommet situé dans le massif du «Volant Rose»). Face à la glaciale et angoissante avalanche lancée à ses trousses ce freebadiste-fou n’a pas d’autre échappatoire que de tracer droit et d’envoyer du gros dans «l’pentu», dans l'espoir de ne pas trop se faire «chablater» (secouer, bousculer) ou engloutir par cette «volanche» : un phénomène (heureusement) rarissime où la masse neigeuse se fragmente en une grêle d’ice-voletante particulièrement dévastatrice.

    Une nouvelle affiche hors-piste qui devait motiver tous les chaud-patates à chausser leurs fats raquettes pour dévaler Tout Schuss sur le terrain», en fin janvier. D’ici-là, entraînez-vous et surtout n’oubliez pas : «L’important c’est le planté de raquette !»

2022 : Un tournoi décontracté du volant

    Une affiche on the rocks, pour un tournoi estival en mode cool, détendu, décontracté du... volant, astucieusement baptisé Double Détente.
    Clin d’œil, sans doute, aux bonds stratosphériques dont sont capables certains Marsupilamis des parquets, qui semblent dotés d’une «double détente», tant leurs jumps défient les lois de l'apesanteur. Mais ici, c’est surtout d’un second temps de décompression et de farniente, de pétanque et de transats, dont il est question. D’ambiance tropicale en mode relax Max ou tranquillou Gillou, comme annoncé par cette rafraîchissante création.

Épilogue : Des vacances tigrement méritées !

    Au lendemain d'un tournoi qui n'a certainement pas été si détendu que cela pour ses organisateurs, les Tigres de l'ALB ont diffusé sur Facebook une humoristique carte postale, attestant que le week-end n'avait pas vraiment été pour eux de tout repos et que les organismes avaient été mis à rude épreuve, malgré le recours à une panoplie de rafraîchissements aptes à affronter la canicule.

2021 : Les Griffes de la Jungle, l'affiche qui déchire !

    Un volant aux plumes acérées, émule sans nul doute du cauchemardesque Freddy Kruger, surgit de la jungle toutes griffes dehors et, rageusement, balafre l'affiche d'un tournoi ensauvagé.
    Tapie dans l'obscurité, prête à bondir, la meute des félidés de l'ALB-91, toujours avide d'action, pointe ses museaux, comptant bien, elle aussi, profiter du badiste festin qui s'annonce.
    Féroce lacération, à l'image du félidé, mascotte du club. Panthère aux crocs effilés, bondissant à travers un tamis déchiré, pour enserrer l'acronyme du club, en rugissant sa rage de volants.
    Fauve-qui-peut !

2020 : « C'est quoi ce cirque ? »

    Une affiche qui nous rappelle que le show offert par le badminton peut s'apparenter à un enchaînement de numéros de cirque.
    Voir à ce sujet l'article publié par Gugusse sur le blog «La Vie du Volant» : «Quand le bad fait son cirque !»

    En 2012, cet aspect spectaculaire du jeu a inspiré Thierry Stempfel, Thierry Beaujean et leurs complices de l'Agence Trois et Plus qui ont braqué les projecteurs de leurs imaginaires sur plusieurs étoiles montantes du moment : des jeunes prodiges, futures vedettes du badminton français, à retrouver sur : La Piste aux Étoiles : Galerie Championnat de France jeunes 2012.
    Une idée également reprise récemment, en 2023, par Thomas Pontois pour annoncer le Tournoi des Moustachu.e.s de l'US Ivry Badminton (94). Affiche à retrouver dans la Galerie consacrée à ce club et à son artiste.

    Cette connivence avec les arts du cirque n’a pas échappé à deux promoteurs historiques du bad :
    - Dans les années 1930-1950, deux badistes chevronnés, des «enfants du volant» à la renommée mondiale, l’Écossais Ken Davidson et le Canadien Hugh Forgie, ont ainsi fait les clowns pour promouvoir leur sport favori, en faisant rire aux quatre coins du monde.
    Pour en savoir plus sur les «badminton comedy shows» de ces Badminton Globetrotters, voir sur le blog «La Vie du Volant» : «Le bad fait son cirque – Acte 2 : Ken Davidson et Hugh Forgie» ;

    - Dans les années 2010, c’est un couple de clowns danois, Bonbon et Tiina, qui s’empara du bad pour, à leur tour, construire un numéro de cirque, ratant des volants avec brio avant de les rattraper in extremis au terme de pirouettes bouffonnes. Voir : «Le bad fait son cirque – Acte 1 : Bonbon et Tiina».