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Publié par Hannibad Lecter

Affiche horreur badminton

 

    Pour ce nouveau tournoi horrifique, Maxime Fontaine nous révulse en gore une fois avec une affiche abominablement trash, reliquat à venir d’un halloweenesque carnage, d’une « ronde italienne » où l’atroce jonglera avec le grand-guignolesque, le macabre flirtera avec le répulsif rigolo et où le répugnant réjouissant sera à l’horreur.

    Deux hypothèses pourraient expliquer la saisissante présence de cet hybride lambeau sur l'étal d’un tournoi à tourner de l’œil :

    - Dénoyautage à l’arrache. Désorbitation d’une frappe méchamment perforante. Une énucléation cruellement badique, d’une sanguinolente et révolutionnaire beauté à l’esthétisme patriotique (bleu-blanc-rouge). Témoignage brut de décoffrage d’une agression à rebours. Tir fratricide (« tir ami », comme disent les militaires [1] ) décoché par-derrière, à bout portant, par un partenaire pris dans la fureur des échanges, sur un compagnon d’infortune embusqué au filet. Volant fracassant l’occiput, bousillant au passage quelques milliards de cellules, pour ressortir, via le canal optique, désormais équipé d’un organe sphérique, loupe gélatineuse pétrifiée, interloquée, harponnée dans toute sa vigilance. Pas de bol ! L’horreur est humaine, pourra toujours plaider le concasseur « maladroit » (ou plus retors qu’il ne le laisse croire…) ;

    - Ou bien, seconde possibilité, nous serions-là face à une ébauche d’hybridation, de suture entre matière organique et débris aviaires (de basse-court ?). Tentative prométhéenne avortée d’engendrer une créature volante cyclopéenne ? Sorte de drone humanoïde à guidage globulaire, capable de fondre sur sa cible en totale autonomie !
    Un greffon qui, cette fois-ci, ne semble pas avoir pris. Sa gluante dépouille gît au sol, au terme d’une pathétique glissade. L’iris écarquillé témoignant d’une stupéfaction face au splash fatal, à l’éclaboussant raté. À moins que cette dilatation ne reflète l'éblouissement ressenti lors de ce vol inaugural ? Toutefois combien d’autres spécimen devront-ils être sacrifiés sur l'autel d’un projet pour psychopathe visionnaire ?

    Si l’énigme reste entière, cette affiche créative [2] , ce visuel qui ne flatte pas la rétine, reste du meilleur dégoût !

    À déguster, quelques autres affiches réalisées par Maxime Fontaine pour son club de sang, Les As du Volant de Taverny / Saint-Leu, illustrant un article Sang pour sang Bad !

[1] Pendant la première guerre du Golfe, 24% des Américains tués au combat ont ainsi été victimes de tirs amis, principalement lors des batailles de chars. Voir Brad Knickerbocker, « Les “tirs amis”, plaie de la guerre high-tech », Courrier International, n° 647, 27 mars-2 avril 2003.
[2] Pablo Picasso ne disait-il pas que « Le bon goût est le principal ennemi de la créativité », ou version Marcel Duchamp : « Le grand ennemi de l’art, c’est le bon goût ».

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